LibreCAD : un logiciel libre et gratuit de dessin technique assisté par ordinateur en 2D qui va à l’essentiel.
La page d’accueil du site nous propose la version 1 de LibreCAD que j’ai testée rapidement et qui semble déjà efficace, quoique, présentant une interface monochrome peu invitante. Je suis ensuite passé à la version 2 qui est toujours en version Bêta, c’est-à-dire en phase de rodage avec une interface légèrement améliorée. L’interface de la version Windows demeure monochrome si je la compare aux versions Linux que j’ai pu voir en démonstration sur Youtube. Le développement sous Linux semble plus avancé, mais j’ai testé ce logiciel sous Windows. Il est aussi disponible pour iOS.
Évidemment, le but de cet exercice n’est pas de comparer le logiciel au logiciel propriétaire que j’ai l’habitude d’utiliser, mais bien de voir quelle est l’étendue des possibilités qui nous sont offertes librement.
Dans l’interface de LibreCAD, nouvelle pour moi, je perds mes repères, car les réflexes développés avec les années de pratique deviennent inutiles. Je dois donc réapprendre à marcher pas à pas.
Un avantage : l’interopérabilité
Notons au passage que ce logiciel est limité au dessin 2D, ce qui peut convient aux besoins en Génie civil. Notons aussi que le format de fichier de sauvegarde est de type DXF, un format vectoriel générique très connu dans le domaine du DAO depuis de nombreuses années et qui peut être lu par tous les logiciels de DAO, y compris Autocad.
Le logiciel s’installe, se télécharge et se lance en quelques secondes, ce qui est très apprécié. Dès l’ouverture, on retrouve assez facilement toutes les fonctionnalités de base auxquelles on peut s’attendre d’un logiciel de DAO : création de calques, nombreux outils de dessin, modes d’accrochage aux objets, restrictions orthogonales, outils de modification, cotations, création de blocs, etc.
Figure : Capture d’écran de l’interface du logiciel LibreCAD, version 2
De plus, les commandes peuvent être appelées à l’aide de trois méthodes :
- les menus déroulants,
- les icônes
- la ligne de commande (clavier).
Donc, à première vue, tout l’essentiel y est, sauf les fichiers d’aide qui sont absents pour le moment. L’interface peut être utilisée dans plusieurs dizaines de langues, dont le français.
Ensuite, quand vient le temps d’imprimer, on trouve aussi des outils qui permettent de choisir un format de papier et l’échelle du dessin que l’on désire imprimer. J’ai donc pu, moyennant quelques tentatives, produire un dessin et ensuite l’imprimer à l’échelle. Cependant, les outils de mise en page sont rudimentaires si on compare à ce qui se produit commercialement. Sur ce point, on se sent limité pour le moment. De plus le logiciel permet de créer une seule feuille par fichier, ce qui représente une autre limitation. C’est un peu comme utiliser un tableur qui ne permettrait pas de créer plusieurs feuilles de calcul liées les unes aux autres.
En conclusion, je dirais que ce logiciel n’a pas l’ambition de remplacer le logiciel de DAO le plus polyvalent sur le marché : AutoCAD. Ce dernier, avec ses capacités 3D pas forcément utilisées a cependant l’inconvénient d’être lourd. De plus, les bases du DAO sont bien là, dans LibreCAD.
Une personne qui débuterait en DAO pourrait se satisfaire de cet outil, mais un utilisateur avancé du DAO ne pourra se contenter de la version actuelle. Une utilisation éducationnelle pourrait être envisagée en Génie civil, mais difficilement dans d’autres domaines techniques pour lesquels les limites du logiciel seraient vite atteintes. Sinon, il pourrait être utilisé pour introduire le concept du DAO à des débutants sans devoir payer pour un logiciel propriétaire dispendieux. Il pourrait aussi s’avérer une alternative gratuite attrayante pour des PME qui ont des moyens financiers limités, l’acquisition d’une licence d’un logiciel de DAO représentant une dépense majeure.
Au moment de terminer cet article, j’ai constaté que ce logiciel aurait été créé à partir d’un autre logiciel libre intitulé QCAD qui est aussi libre et gratuit. Je compte bien l’étudier sous peu et donner mes impressions à ce sujet.
Patrice Caron, ing.
Professeur de Technologie du génie civil
Collège Montmorency
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