On connait bien en éducation, la puissance de la représentation graphique. Pour mettre en lumière des relations ou des rapports entre des quantités, des faits, des personnes et leurs rôles, rien ne synthétise mieux qu’un schéma adapté et bien pensé.
La diversité des données qu’on peut schématiser de même que des objectifs poursuivis a fait naître une très grande panoplie de formes de schémas parmi lesquels il est difficile de se retrouver et surtout de faire des choix éclairés. Il existe cependant des clés utiles pour classer les types de schémas, comme celles qu’utilise ce tableau périodique des formes de schémas visuels.
Parmi ces différentes formes de schémas, les cartes mentales et conceptuelles constituent des outils fréquemment utilisés par les enseignantes et les enseignants. On retrouve des cartes dans les manuels, dans les présentations, des vidéos, voire même dans des examens.
Mais comment dit-on exactement : carte mentale, carte conceptuelle, carte cognitive, réseau de concepts, carte heuristique, carte de connaissances ? La distinction entre les cartes mentales et les cartes conceptuelles, toutes deux fréquemment utilisées en enseignement, s’impose comme une première clarification à établir.
Régis Robineau, un des rédacteurs des contenus de Mindcator, un point d’entrée dans l’univers de la cartographie d’informations, fait état de la confusion des termes dans le domaine et propose une première organisation terminologique qu’il serait bien utile de connaitre et de faire connaitre.
La carte mentale
L’expression «carte mentale» est une traduction de Mindmap, une marque déposée, qui a un synonyme dans carte heuristique. Faites une recherche d’images avec Google en utilisant le terme Mindmap pour voir des exemples. Examinez l’aspect général des cartes affichées, les formes, les liens, les couleurs, le texte. Refaites le même exercice en utilisant Concept map (carte conceptuelle).
La carte mentale sert à soutenir un processus intuitif d’exploration d’un domaine de réflexion. Ce processus associe imagerie et émotions, avec réflexion et idées. Son auteur y dessine les images, les notions et les connaissances qu’il relie au thème central de sa réflexion. Pour créer sa carte mentale, il puise à même un répertoire personnel de figures symboliques qu’il orne avec des couleurs qui «lui parlent» et qu’il dispose dans des zones du dessin auxquelles il accorde une signification : en haut vs en bas, à gauche vs à droite.
La carte mentale est idiosyncrasique; elle est d’abord destinée à son auteur. Elle sert à faire aboutir un processus de réflexion et pourra aider le professeur à concevoir un nouveau cours, ou des élèves à préparer un débat ou un essai.
Le logiciel propriétaire Inspiration est un logiciel type pour la production des cartes mentales, mais il existe désormais des alternatives gratuites et libres, telles que Freemind ou Freeplane.
La carte conceptuelle
La carte conceptuelle, quant à elle, met l’accent sur l’expression formelle de liens entre des unités conceptuelles. Celles-ci occupent des nœuds délimités par des formes géométriques alors que les liens sont représentés par des arcs, soit des traits ayant une direction (indiquée par une flèche) et du texte exprimant la nature du lien. Quand ce texte est un verbe, ce qui est souvent suggéré comme pratique exemplaire, on obtient une unité élémentaire de connaissance avec Concept A — verbe — Concept B. Cette unité se lit comme une simple proposition et la carte peut-être parcourue en la lisant, d’une proposition à l’autre.
Ainsi, la carte conceptuelle sert-elle à communiquer un ensemble déclaré de connaissances. Elle servira au professeur pour présenter l’état des connaissances sur un sujet et aux élèves pour communiquer leur représentation d’un domaine de connaissances nouvellement acquises. On l’appelle aussi carte de connaissances.
Le logiciel CMap Tools, non libre, mais gratuit pour le monde de l’éducation, est l’outil type pour la création des cartes conceptuelles (ou cartes de connaissances, schémas de concepts, réseaux de concepts). Cmap Tools peut être utilisé en mode individuel, avec une instlallation autonome sur le poste de travail. Le CCDMD dispose d’un serveur dédié à ce logiciel, ce qui permet de l’utiliser à distance en mode collaboratif.
Cette page de Wikipedia présente différents logiciels pour réaliser toutes sortes de cartes, y compris des cartes mentales et des cartes conceptuelles, en précisant leur type de licence. Le profil de sortie TIC étudiant du collégial, suggéré par le réseau des répondants TIC (reptic), inclut la capacité d’organiser et de traiter l’information avec des cartes conceptuelles : « 2.2.1 Produire des cartes conceptuelles ou réseaux de concepts ».
Notons enfin que PERFORMA offre le cours PED 906 intitulé Les cartes conceptuelles en enseignement portant précisément sur l’utilisation des cartes conceptuelles pour planifier des contenus de cours ainsi que soutenir et évaluer des activités d’apprentissage.
Voir aussi l’article de Pierre Cohen-Bacrie sur le potentiel pédagogique des cartes conceptuelles.
Cette distinction entre cartes mentales et cartes conceptuelles vous est-elle utile ? Utilisez-vous des cartes mentales ou des cartes conceptuelles ? Avez-vous essayé des alternatives libres et gratuites, ou non libres et gratuites ?
Christian Barrette
Conseiller et formateur Performa
Université de Sherbrooke
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